Cap Martinique, 2ème semaine, voici la suite du journal de bord de nos marins :
Journée 7 : Contournement de madère
C’est la journée où on peut mettre le clignotant à droite (après la petite ile de Portos Santos). Cela fait des jours que les routages tournent pour savoir par où on passe.
- Route par le nord plus rapide, mais une dépression tropicale va boucher la route et surtout obliger à faire plus de 24h au près dans 30 nœuds avec une mer pas très sympa ;
- Route par le Sud. On est venu aussi pour les alizés mais là, il faut vraiment descendre bas ;
- Route directe, en anticipant les trous d’air sur le chemin, en faisant encore plus de Sud avec du spi tout le long. On part sur cette option.
Le passage à côté de Madère (30 miles) pour se protéger du dévent et profiter des accélérations. 6h de surf, impossible de lâcher la barre tellement cela va vite. On doit se relayer et à la tombée de la nuit, on affale le S2 max pour passer sous petit spi S3 au capelage, car le vent est encore monté (plus de 30 nœuds) et la mer n’est pas facile.
Journée 8 :
Début de journée par affalage du S3, pour le renvoyer sans son RIS. 2h plus tard, envoi du spi max S2. Et comme cela fait 1 semaine que nous sommes partis :
- Changement du sac de nourriture, du sac de vêtements et rangement bien fermé des poubelles et sac de linge sale ;
- Douche à l’eau de mer (Cela sentait meilleur ensuite dans le bateau).
Mais la nuit va être compliqué, vers 2h du matin, le pilote ne barre plus correctement, on est obligé de reprendre la barre et impossible de trouver le paramètre à modifier. A force de cherche, on ouvre le capot arrière et on découvre que la pièce fixée sur la barre pour le pilote est dévissée ! Résultat les infos que le calculateur envoi au pilote ne peuvent être transmise à la barre de direction… (le bout pris dans le safran ne doit pas être étranger à tout ça…).
Journée 9 :
Elle commence, dès le jour, par la remise en place de la pièce de liaison barre-pilote. David dans le capot à dévisser, re-placer, re-visser la pièce et moi, en train de tenir la barre pour limiter les surfs et lui permettre d’être le plus à l’aise possible.
Une petite heure plus tard, tout est remis en place, la journée continue : S3, petit déjeuner, météo, S2 Max.
La nuit sera fort agréable, une mer rangée, un spot gratuit au-dessus du plan d’eau. On file direct (sous S2, puis A5 « petit spi asymétrique ») vers le point que l’on s’est fixé pour faire plus de sud…. Prévu dans 2 jours.
Journée 10 :
La routine : météo, repas, sieste… changement de voile pour aller à notre point de changement de CAP, et on continue à faire de l’ouest, encore quelques jours avant de prendre la direction du Sud.
Fin d’après-midi, à nouveau le pilote ne répond plus correctement. On cherche quelques minutes et retour dans le coffre arrière : « c’est à nouveau desserré ! » On remet tout en place et on rajoute la surveillance à faire tous les jours dans la checklist.
Journée 11 :
Une journée sans problème, tout file tout droit à 7-8 nœuds toute la journée avec entre 12 à 15 nœuds de vent, sans grand chose à faire (aucune manœuvre).
Journée 12 :
Au petit matin empannage, enfin après un bord de plusieurs jours, mais 30 minutes derrière, un grain arrive sur nous (on est en collision). Résultat, empannage pour s’en écarter.
La journée, très calme, sera occupée par la douche (la 2ème en 12 jours), le rangement des vêtements qui ne sont plus utiles, la vaisselle… Tout en essayant de faire avancer le bateau car l’air commence sérieusement à manquer !
Journée 13 :
Toujours comme hier, nous cherchons à nous sauver d’un gros trou d’air (anticyclone) qui vient vers nous. Il faut que nous réussissions à être plus rapide… Dimanche, fin d’après-midi, nous saurons si c’est réussi. Les bateaux plus gros qui vont plus vite ont beaucoup de chance, car à 40 miles près, ce serait nettement moins compliqué….
Prochaines nouvelles, lundi, une fois sortis et en route vers la Martinique avec les alizés.
Pour voir les photos du bord de tous les bateaux : https://cap-martinique.com/photos-du-bord